mardi 30 mars 2010

Pour être bien habillé, il faut être bien nu...


J’ai reçu quelques messages des lectrices et lecteurs de mon blog, me questionnant sur mes opinions concernant l’élégance et ses lois. Merci de me prendre pour un expert, ou mieux encore par une experte, sur ce sujet qui à mon avis ne possède aucune règle...
Le plus importante est d’avoir les idées claires sur nous-mêmes et bien se regarder dans la glace.
J’aime bien penser en moi comme si j’étais un mannequin de vitrine. Pourquoi pas? Parce que je crois fermement que la robe n’est pas le tout, mais qu’il faut savoir la porter.  Et cela surgit par le corps et la personnalité. Tous deux constituent mon être, mon centre personnel, celui qui fera briller une robe de gala comme s’il était à la vitrine d’une boutique.
Le style c’est pour moi l’air, l’allure, qu’on obtient à travers un très correct, méthodique et très assidu soin du corps, avec de la confiance en soi même et dans ce que nous sommes capables de réussir. Tout cela se lie à notre manière de vivre, de penser, de voir les choses. C’est pour cela que le style ne peut pas s’acheter, il n’est pas en vente dans les boutiques, même si tu payes des fortunes. Il ne dépend pas non plus de la mode ni des tendances du moment. Tout cela est passager. Par contre le style, comme il fait partie de notre personnalité, il est plus fort avec l’âge, il perdure, il nous définit.
Dans un entretien à la revue américaine Vanity Fair, mon adoré Oscar de la Renta expliquait que la différence entre Mode et style c’est que Mode a quelque chose a voir avec le fait de s’habiller selon les dernières tendances, cependant que le style surgit par le fait d’être soi même. “Pour être bien habillé, il faut être bien nu… c'est-à-dire, bien dans sa peau.“
Par contre, il ne faut pas penser au style comme quelque chose d’immobile, mais comme un aspect que nous pouvons rééduquer, développer et réactualiser en nous-mêmes chaque jour, chaque matin selon notre humeur et état d’esprit. C’est pour cela que je ne me souviens pas d’une date précise comme point de départ de mon style, mais plutôt des variations qu’il a souffert tout au long de ma vie jusqu’à se convertir  en ce qu’il est aujourd’hui, même si je n’avais pas tout à fait conscience du processus.
Pour travailler dans le développement d’un style propre, très important est la relation avec le miroir, car il peut être notre meilleur ami, mais aussi le plus cruel de nos ennemis. Pour cela, il est primordial d’investir dans une bonne glace, des dimensions capables et justes pour saisir tout notre corps, mais il doit aussi être de qualité, sans imperfections ni ondulations qui nous rendent une image déformée.
Il faut lui accorder la place qu’il mérite et surtout le placer là ou nous pouvons nous mettre debout et devant lui aisément. Une bonne lumière est essentielle, car sinon il montrera les défauts ou il n’y a pas. Chez moi, toutes les portes de mon dressing, de la chambre, ont de miroirs, et j’ai fait placer de très grands miroirs aussi dans ma salle de bain, car c’est là que je m’habille et me maquille.
L’image que la glace rend, est le résultat d’un amalgame essentiel entre l’intérieur et l’extérieur d’une personne.  C’est avec envie et amour que Tous deux peuvent s’améliorer. L’extérieur se nourrit de crèmes, lotions, traitements et exercices. L’intérieur consomme des livres, bon cinéma, expositions, musées, moments agréables, amitiés, méditations, spiritualité. La conjonction parfaite entre les deux sera ton mannequin de vitrine.
Comme disait George Bryan Brummel, l’élégance est dans le mouvement. Il était le dandy, exhibitionniste, snob, ingénieux, vraiment original, qui n’a jamais hésité le moindre instant de son bon goût, ni du désir d’imposer ce goût aux autres, ni de dépenser une grosse partie de sa fortune en vêtements. Il est attribue à Brummel la création du costume moderne de gentleman habillé avec une cravate ou un foulard autour du cou, et aussi de l’avoir mis en vogue. Ce costume se porte actuellement presque partout dans le monde. Rien de plus éloigné à son idée que les vêtements aux lignes excentriques ou aux couleurs hystériques. Il rêvait au difficile et peut être impossible art de passer évidemment inaperçu («conspicuosly inconspicuous»). Il a peut être réussi une nuit, ou pendant quelques moments, le long de sa vie, qu’il a vécu comme un rêve...

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